C’est du ressort des collectivités locales de fixer certains impôts et taxes. En conseil municipal les 18 et 19 novembre derniers, les élus de la commune de Yoto 3 ont adopté de nouvelles taxes à percevoir auprès des gouvernés de leur territoire. Mais le recouvrement n’est pas de tout repos.
Les nouvelles taxes fixées
Concernant les funérailles, les sociétés de pompes funèbres sont appelées à payer 1000 F pour une bâche dressée.
Pour s’installer et prester sur le territoire de la commune de Yoto 3, les microfinances qui vont se créer devraient désormais payer une taxe de 100 000 F.
Les auberges et hôtels, eux, payeront respectivement 70 000 F et 100 000 F pour s’installer.
Pour les scieries, ce sera 35 000 F.
Quant aux moulins, ils doivent au préalable prendre une autorisation.
La visite des sites touristiques de la commune comme Afito où se trouvent des hippopotames ne sera plus gratuite. Ce sera contre un montant de 5000 F. Et tout touriste qui voudra photographier ou filmer, est appelé à s’acquitter d’une taxe de 50 000 F.
Le permis de construire pour une maison simple est délivré contre une somme de 10 000 F.
Pour un rez-de-chaussée, une maison à un étage et un immeuble (plusieurs étages), ce sera respectivement 25 000, 50 000 et 100 000 F.
La défécation des bœufs à leur passage sur les voies publiques est également taxée. C’est désormais 1000 F par bœuf et par an.
Appel du maire Kokou Degbe
Une chose est de fixer des taxes, une autre est de parvenir à les percevoir. A cette fin, un concours de recrutement d’agents de recouvrement a été même organisé. Mais cette tâche n’est pas une sinécure pour la mairie. Il y a une réticence des populations. Au point que le maire Dagbe Kokou Degbe soit obligé de monter au créneau et les sensibiliser sur l’usage et la destination des fonds.
« Tous ces fonds, ni moi, ni le Secrétaire Général, ni les conseillers n’en voient la couleur. C’est le régisseur qui les réceptionne et va les verser à la Trésorerie à Tabligbo. C’est quand on a besoin d’argent pour construire quelque chose, une route, payer les salaires, qu’on fait les formalités pour aller les prendre. Ce n’est pas nous qui dépensons cet argent. Qu’ils ne croient pas que lorsqu’on vient collecter ces fonds, c’est pour nos poches ; c’est pour construire la commune», a déclaré le maire au cours d’une émission le vendredi 14 janvier dernier sur la Radio Voix de Vo (RVV).
Parlant de travaux à réaliser, la mairie a levé le voile sur certains, au cours d’une rencontre le 31 décembre dernier où était conviée la presse. Parmi les chantiers identifiés et dont l’exécution, sur fonds propres, a déjà commencé, le rechargement avec la latérite de la voie Gogokondji-Klèdjenou, la construction de ponceaux, de caniveaux, la réhabilitation des axes Gboto-Vodoupé-Gboto Kossidamé, Essin-Ana-Tomekicondji, entre autres. Il est également prévu la construction d’une auberge à Gboto-Vodoupe et d’un hôtel à Tokpli.
« Ce sont les fonds propres de la commune qui servent à réaliser tous ces travaux. L’argent que nous collectons, on l’utilise pour réaliser des choses à la commune (…) Notre commune, c’est ensemble qu’on va la construire, avec amour, solidarité», a indiqué le maire Dagbe Kokou Degbe, et d’appeler les populations à ne pas accueillir les agents recouvreurs « avec colère », car « ce sont leurs propres enfants », à « [les] aider à construire la commune ».