Les ressources, richesses et autres opportunités, la préfecture de Yoto de façon générale et la commune de Yoto 3 en particulier n’en manquent pas. Mais paradoxalement, cette commune souffre de développement et est sevrée d’infrastructures routières. Le maire Dagbe Kokou Degbe, profitant d’une intervention médiatique, a lancé un appel au chef de l’Etat en vue du bitumage des voies principales de la commune.
Yoto 3, a relevé le maire dans une émission, vendredi, sur la Radio Voix de Vo (RVV), dispose de nombreux atouts : frontalière avec pas moins de quatre (04) communes au Bénin voisin (Lokossa, Attiémé, Djakotome et Akplassou), dotée de la forêt de Togodo, traversée par le Mono, abritant l’usine Scan Togo qui fabrique du clinker…Mais elle est lésée en termes d’infrastructures routières, les routes et/ou pistes existantes sont en piteux état.
« Quand tu quittes le rond-point Tabligbo pour arriver à Gboto, c’est un parcours du combattant. Les populations souffrent beaucoup parce que la voie n’est pas bonne (…) Des gens veulent visiter nos forêts…mais lorsqu’ils arrivent au rond-point Tabligbo et on leur montre la voie de Gboto et celle de Tokpli, ils font demi-tour (…) Parce que depuis là jusqu’à Yoto 3, c’est comme si on nous a oubliés», a déploré Gagbe Kokou Degbe. Et d’ajouter : « Les enfants, quand ils n’ont pas la chance d’aller à Tabligbo, ils ne savent pas ce qu’on appelle goudron. Certains y sont allés, mais quand ils ne vont pas au rond-point, ils ne savent pas ce qu’on appelle goudron ».
L’autorité communale s’étonne de cette situation d’autant plus que les matières nécessaires au bitumage des voies sont ce qui manque le moins à la commune : « Pour bitumer une voie aujourd’hui, le ciment est incontournable, et c’est chez nous qu’on le fabrique. La latérite, c’est chez nous. Pour faire des caniveaux, le gravier, on l’a. A l’époque où il n’y avait pas de concassé, le gravier qu’on utilisait à Lomé, c’est chez nous à Sindomé qu’on l’extrait ».
Face à cette situation, le maire se pose en porte-parole des populations et lance un « appel personnel, en [sa] qualité du maire de la commune de Yoto 3, au chef de l’Etat Faure Gnassingbé », que « s’il y a un projet de construction de route, de goudronnage cette année, qu’on le fasse dans Yoto 3 ». « Je peux le rassurer que si l’on goudronne Yoto 3, dans 5 ans, ils voudront même nous donner le chef-lieu de Préfecture ». « Sans goudron, ces routes principales, c’est nous-mêmes qui serons obligés de les faire. Et pour nous occuper des routes secondaires, ce serait très pesant », craint-il.
Cet appel ostentatoire au chef de l’Etat, le maire l’a lancé au nom de tous les habitants de Yoto 3 parce que, croit-il dur comme fer, « si on le fait – goudronne les voies principales, Ndlr-, ce n’est pas [lui] seul qui [va] en bénéficier, toute la population de Yoto 3 va acclamer des deux mains le chef de l’Etat ».