Evénement de promotion des droits de l’Homme et de distinction des organisations/acteurs tenu depuis une dizaine d’années par le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT) dans le cadre de la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme, la Nuit des droits de l’Homme a eu lieu, pour la 9e édition cette année, le vendredi 13 décembre dernier à l’Organisation de la charité pour un développement intégral (OCDI) à Lomé. Au menu, entre autres moments phares, un panel sur la prévention de la torture au Togo.
Pour décortiquer le sujet, trois panélistes : Garba Gnambi Kodjo, 2e Vice-président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) ; Marius Essohana Tontasse, enseignant-chercheur à la Faculté de droits de l’Université de Lomé et Bruno Handel, Président de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture au Togo (ACAT-Togo).
Dans son intervention, le représentant de la CNDH s’est employé à dérouler le cadre légal et institutionnel contre la torture, notamment le Mécanisme national de prévention de la torture (MNP), les actions de prévention menées par la CNDH parmi lesquelles des visites dans les prisons du Togo, des plaidoyers pour la facilitation de l’accès aux lieux de détention. Des actions somme toute utiles, mais visiblement limitées.
Universitaire de son état, Dr Marius Tontasse a eu une lecture un brin critique du cadre juridique. « On a adopté un code pénal, mais est-ce qu’on a suffisamment armé le juge en adoptant un code de procédure pénale ? Est-ce que le juge peut convenablement accomplir sa mission ? », s’est-il interrogé, relevant des « limites » au MNP.
Quant au Président de l’ACAT-Togo, il a tracé des pistes de collaboration pour la prévention de la torture. Parmi les mesures prônées, le renforcement des capacités des membres des organisations de défense des droits de l’Homme et des OSC, une collaboration plus forte avec la CNDH…
« Il faudrait que l’Etat donne plus de moyens aux instances qu’il crée lui-même, à la CNDH plus de moyens financiers, humains et matériels pour que le Mécanisme puisse être animé convenablement. Il faudrait aussi qu’il limite ses influences sur la CNDH, en fasse un organe suffisamment autonome, forme les forces de l’ordre », a tracé M. Tontasse. « L’un des plus grands obstacles, c’est l’impunité. Si on arrive à punir les auteurs de ces actes, demain d’autres ne les commettront plus », croit-il fermement.
La célébration de journée internationale des droits de l’Homme coïncide, cette année, avec le 76e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) et les 40 ans de la Convention des Nations unies contre la torture (CAT). Au crédit des diverses manifestations au CACIT pour la marquer, une campagne digitale des jeunes sur les 33 articles de la CAT dont les lauréats ont été distingués au cours de la soirée, une foire aux droits humains, la 9e édition de la Nuit des droits de l’Homme et un gala de football mixte des acteurs étatiques et non étatiques.