L’approche contractuelle de la gestion avait été vendue comme LA recette manquante pour faire des hôpitaux publics du Togo de véritables lieux de guérison et non des mouroirs, en tout cas assurer une meilleure gestion. Qualifiée de « système de base robuste et résilient », cette contractualisation a été lancée en juin 2017 par le gouvernement. Mais quel bilan de sa mise en œuvre un peu plus quatre (04) après ? Et qui de mieux placé que le personnel de la santé pour apprécier ? Mais, voilà, ces premiers acteurs du secteur de la santé ne sont pas enthousiastes face à l’expérience et aux résultats de cette solution (sic) tant vantée. Un simple euphémisme d’ailleurs.
« Près de cinq (05) ans de mise en œuvre de cette réforme, les résultats sont mitigés malgré l’important investissement fait au profit des structures contractantes pour accomplir les tâches de contrôle des règles des recettes », a lâché le collectif des organisations syndicales de la santé, qui était en conférence de presse hier mardi, pour interpeller le gouvernement sur l’enlisement dans la mise en œuvre des recommandations du groupe de travail mis en place suite aux grèves de 2018 dans le secteur.
Les sept syndicats (SYNPHOT, SYLASTO, SYNSAFETO, SYNPERSANTO, SYNPAGES, SYNAPRETO et SYNAM) regrettent « que les résultats de la contractualisation n’aient pas pu aider les hôpitaux contractualisés à faire face aux nouvelles charges engendrées par la pandémie à la Covid-19 » et notent que « des dysfonctionnements et l’opacité dans la gestion de ces hôpitaux relevés dans le rapport du groupe de travail y ont encore cours ».
« La réponse de la tutelle semble se résumer à la dénonciation des pratiques peu orthodoxes des quelques agents véreux, avouant l’incompétence de l’administration à régler les dysfonctionnements constatés », relèvent les praticiens hospitaliers, qui n’apprécient pas du tout que la mise en œuvre de cette approche contractuelle ait surtout été confiée à une structure étrangère, convaincus que l’accomplissement de cette tâche n’est pas « hors de portée des compétences nationales formées dans de prestigieuses écoles ».
Pour une réelle évaluation de sa mise en œuvre, les praticiens hospitaliers trouvent « utile de commanditer un audit externe de la contractualisation afin de situer l’opinion nationale sur la contribution aux réponses des problèmes du secteur de la santé ». Le gouvernement, faut-il le rappeler, avait annoncé en conseil des ministres le 5 mars 2021 un audit externe devant être financé par l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS). Mais depuis, il n’a pas encore démarré. Pour les agents de la santé en tout cas, d’autres solutions sont à explorer que cette contractualisation.