samedi, janvier 11, 2025

Le HCRRUN balise la voie aux réparations mémorielles

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Depuis ce mardi 10 décembre 2024, le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) organise un atelier national consacré aux réparations mémorielles en justice transitionnelle. Cet événement, qui s’étend sur trois jours, marque une étape supplémentaire dans la mise en œuvre du programme de réparations initié par l’institution depuis quelques années.

L’atelier vise à susciter une compréhension commune et une adhésion des populations et des décideurs aux réparations mémorielles préconisées par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). Il s’agit, entre autres, de renforcer la mémoire collective pour favoriser la réconciliation et l’unité nationale. Plus précisément, les discussions portent sur la nature des réparations mémorielles, les défis liés à leur mise en œuvre et le rôle des différents acteurs dans leur exécution.
Selon la présidente du HCRRUN, Mme Awa Nana-Daboya, l’atelier permettra de débattre des interactions entre l’histoire comme science et la mémoire comme expression sociale du passé. « Il s’agit d’appréhender avec finesse les difficultés liées à l’élaboration et à l’exécution des lois et des réparations mémorielles dans la reconstruction des sociétés traumatisées, notamment celle du Togo », a-t-elle expliqué.


Pour l’atteinte de cet objectif, l’atelier est structuré autour de trois panels principaux. Le premier traite de la problématique générale des réparations mémorielles en justice transitionnelle. Le second explore les obstacles à leur mise en œuvre, notamment la formulation des lois et les perspectives offertes aux États sortant de périodes traumatiques. Enfin, le troisième panel se concentre sur le cas du Togo, abordant les recommandations de la CVJR ainsi que les enjeux et défis liés à leur exécution. Le professeur Batchana Essohanam, de l’Université de Lomé, a inauguré les travaux avec une conférence qui a plongé les participants dans la thématique. Il les a entretenus sur l’importance des réparations mémorielles dans un processus de justice transitionnelle, ainsi que les défis à relever pour leur mise en œuvre.
Guy Mipamb Nahm-Tchougli, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a rappelé que cette initiative s’inscrit dans une démarche politique ambitieuse soutenue par le chef de l’État. « Ces réparations mémorielles symbolisent une pierre supplémentaire pour l’édifice de réconciliation nationale, un processus essentiel pour guérir les blessures du passé », a-t-il déclaré.
Pour rappel, dans son rapport, la CVJR a formulé plusieurs recommandations visant à graver les événements passés dans la mémoire collective. Parmi celles-ci, la recommandation N°43 propose de rebaptiser des rues et places publiques en hommage aux victimes des violences sociopolitiques. La recommandation N°46 suggère de rendre hommage à des personnalités ayant marqué l’histoire nationale. D’autres mesures incluent l’érection de monuments et l’organisation de commémorations pour rappeler les événements marquants de l’histoire togolaise.

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