Dans bien des secteurs d’activités ou regroupements, on en fait une journée de folklore et de fête mondaine. A l’Association des personnes handicapées visuelles pour la contribution au développement (AHVCD), les responsables ont décidé de faire du 8 mars 2025, une occasion de formation des femmes membres sur le leadership féminin en lien avec le handicap. Une thématique en phase avec le thème international de la célébration de cette année, « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ».
« Bon nombre de nos femmes membres sont analphabètes et ne connaissant pas leurs droits. De l’autre côté, celles qui sont instruites sont discriminées et délaissées. A travers cette formation, nous voulons renforcer leurs capacités, parce qu’elles ont des potentiels et qu’elles puissent se montrer dans leurs communautés, participer aux actions de la société. Nous voulons qu’elles puissent s’affirmer, jouer le rôle de leaders, participer aux sensibilisations sur les droits des femmes dans la société », justifie Mlle Emefa Essi Gan, Présidente de la cellule des femmes à l’AHVCD.

Les participantes à cette formation, organisée ce vendredi au siège de l’association sis à Adidogome-Sokpèkopé, ont été outillées par deux personnes ressources, Mmes Donalda Yawa Gameho, Assistante au programme WILDAF-AO et Chantal Lawson Kouevi, Représentante pays (Togo) du Forum international des femmes handicapées émergentes en politique (FIFHEP). S’il a été plus question de partage sur les actions menées par WILDAF-AO en faveur de l’émancipation des femmes en général par la première, les deux intervenantes ont évoqué les droits des femmes, le leadership et surtout prodigué des conseils utiles à leurs interlocutrices dont la nécessité d’assurer leur leadership autant au foyer qu’au sein de la communauté.
« Il est important que les femmes en situation de handicap, notamment visuel, connaissent leurs droits, les défendent et les revendiquent », souligne Mme Gameho. « Les femmes handicapées doivent avoir à l’idée qu’elles doivent être leaders dans leurs communautés. Partout où elles sont, elles doivent jouer ce rôle, se faire entendre et voir. C’est seulement à ce prix qu’on peut les prendre en compte, intégrer, impliquer aux activités ou à la gestion de la communauté », renchérit sa co-présentatrice.

Il n’était pas seulement question de formation des déficientes visuelles sur leurs droits et le leadership féminin. Cette séance a été aussi l’occasion d’exposition des œuvres artisanales des membres de l’AHVCD. Parmi ces produits exposés et achetables, de la farine de petit mil, sorgho, manioc, du piment de table aux épices, du savon thérapeutique, de la pommade, du déodorant, du savon liquide, des tables et tabourets tissés, des tapis ou serpillières, entre autres.
Cette séance de formation, organisée avec l’appui des partenaires dont Plan International Togo, le ministère de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, la Fédération togolaise des associations de personnes handicapées (FETAPH), etc. a servi de catharsis à participantes qui se sont exprimées sur la discrimination dont sont l’objet les personnes handicapées en général et ont pris, pour certaines, l’engagement de transcender leur handicap et s’affirmer désormais dans leurs communautés.