Le Syndicat des travailleurs de Lomé container terminal (ST-LCT) a un nouveau Secrétaire Général. Il s’agit d’Israël Kokou Etsè, élu au cours du congrès extraordinaire tenu ce dimanche 5 octobre 2025 au siège de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT). Un congrès organisé à l’issue d’une pétition (référencé PV-CGCS/25-08-2025/01) adoptée par 526 membres sur 671 validant sa convocation et portant sur le thème « Le Syndicat des Travailleurs de Lomé Container Terminal face au défi de la bonne gouvernance : quelles perspectives ? ». Une résolution spéciale a été prise en rapport avec la crise née du détournement des fonds…
Après des séquences intermédiaires dont la présentation des rapports d’activité et financier que les congressistes ont d’ailleurs rejetés, l’élection proprement dite a pris la forme d’un référendum où il fallait simplement répondre par oui ou par non, Israël Kokou Etsè étant seul candidat en lice dont le dossier a été jugé recevable par le Comité de gestion de la crise syndicale (CGCS), les deux autres ayant été invalidés pour non-respect des conditions définies conformément aux statuts. Elu avec cinquante et une (51) voix sur quatre-vingt-deux (82) votants, il succède ainsi à Amen Kwadjo Amouzou emporté par les malversations financières dix-huit (18) mois seulement après son élection en octobre 2023 ( https://www.letabloid.tg/2025/10/04/crise-au-st-lct-un-congres-extraordinaire-ce-5-octobre-pour-sauver-les-meubles/ ).

Cette issue heureuse ravit Kanlanféi Lamboni Laré, Président du Comité de gestion de la crise syndicale (CGCS) ayant organisé le présent congrès extraordinaire. « Nous avons réussi notre mission, faire la lumière sur les détournements et permettre à un nouveau Bureau de s’installer pour la poursuivre, assainir les finances du syndicat et permettre d’avoir réellement un bon programme », indique-t-il.
Israël Kokou Etsè est élu au secrétariat général du ST-LCT pour un mandat de quatre ans (2025-2029), à la tête d’un nouveau Bureau exécutif de neuf (9) membres accompagné de trois (03) commissaires aux comptes. Et il s’engage à défendre les travailleurs, organiser des formations syndicales…« Notre ambition, c’est d’avoir un syndicat fort, reconnu, transparent, solidaire, capable de défendre les travailleurs (…) Il faut revoir les textes », souligne-t-il, promettant, aux fins de bonne gouvernance et de transparence, « faire les comptes chaque trois mois »…Autant de points sur lesquels le Secrétaire Général de la CSTT Emmanuel Agbenou est revenu avec maints conseils.

Par rapport au détournement de fonds, le congrès a adopté une résolution (CE-STLCT/05-10-2025/SG-04) donnant mandat spécial au nouveau Secrétaire Général pour mener des démarches de clarification et veiller à l’application des sanctions. Se fondant, entre autres, sur les violations manifestes des dispositions statutaires – articles 30 du Règlement Intérieur faisant obligation aux élus d’adopter un comportement responsable et rendre compte périodiquement de leur gestion et 13 des Statuts instaurant une obligation de double signature consciente et consentante pour tout retrait de fonds syndicaux »…
Tenant compte de la nécessité de restaurer la transparence, la légalité et la confiance au sein du ST-LCT, la résolution habilite le Secrétaire Général élu à investiguer, « coopérer pleinement avec l’auditeur externe et la commission d’enquête interne », «assurer la mise à disposition de tous les documents, relevés bancaires, procès-verbaux et pièces comptables nécessaires à l’investigation », « veiller à la traçabilité et à la conservation des preuves matérielles et numériques » et « informer régulièrement les membres de l’avancement des investigations ».

En termes de sanctions, le congrès ordonne « l’application stricte et vigoureuse des sanctions prévues par les textes du ST-LCT à l’encontre de tout membre ou élu reconnu coupable de manquements graves, notamment : suspension ou révocation des fonctions syndicales ; interdiction temporaire ou définitive d’exercer des responsabilités au sein du syndicat ; transmission des conclusions à la Centrale syndicale pour suite disciplinaire », « transmettre les éléments probants aux autorités compétentes, notamment à l’Inspection du Travail et aux juridictions compétentes ; engager, si nécessaire, des poursuites judiciaires conformément au Code pénal en vigueur sur le territoire togolais, notamment pour : détournement de biens sociaux ; faux et usage de faux ; abus de confiance ; suivre les procédures légales jusqu’à leur terme, dans le respect des droits de la défense ».
Pour des garanties de conformité et de transparence, le congrès demande au Secrétaire Général de «publier un rapport de suivi trimestriel à destination des membres », «travailler en étroite collaboration avec le Comité de contrôle élu pour garantir la conformité financière »…