Ils sont une vingtaine d’enseignants togolais et béninois d’allemand à suivre, depuis ce mardi 22 octobre et durant trois jours successifs au Goethe-Institut à Lomé, une formation des formateurs de la langue allemande sur le thème « Didactique inclusive : gestion de l’hétérogénéité, diagnostic/évaluation et différenciation ». Objectif, outiller ces enseignants à cette vertu essentielle à une éducation épanouie, à la libération du potentiel des enfants et une vie harmonieuse en société.
« Dans nos salles de classe, nous avons beaucoup d’enfants et chacun, comme tout humain, est unique. Et donc il faut considérer chacun dans son unicité (…), multiplier les méthodes pour pouvoir répondre aux besoins de chacun. Ce n’est que de cette manière que nous pouvons donner à tous les enfants l’égalité des chances pour réussir», a justifié Babeth Rosine Nanga, la formatrice. Et d’exalter les vertus de l’inclusion : «L’école prépare à la vie sociale et les enfants, dans l’école inclusive, apprennent à développer beaucoup de compétences. Si on commence avec cette inclusion dès le bas-âge, on créera une société juste où les gens vont s’aimer. Nous voulons amener les enseignants et les élèves à développer certaines compétences sociales qui vont favoriser le bon-vivre ensemble ».

La présente formation est la troisième du projet mis en œuvre depuis août 2024 par la coordinatrice (du projet) et experte de l’enseignement du Goethe Institut-Togo Mme Felicia Gentsch et la co-coordinatrice Mme Kirsten Böttger, mais la seconde en présentiel de la première série de trois modules, après une première sur la didactique du séminaire et une seconde en ligne sur la thématique « compétence d’enseignement, conception de cours et de séminaires, matériel et médias d’apprentissage, implication de la numérisation dans l’enseignement de l’allemand ». Il s’agit d’outiller les enseignant.e.s pour concevoir et donner des cours prenant en compte la diversité des apprenant.e.s et l’hétérogénéité dans les classes. Le but ultime est de créer, grâce à l’application de la didactique inclusive, un environnement propice à l’apprentissage prenant en compte les diversités pour favoriser l’égalité des chances.
L’initiative porte visiblement ses fruits et les participants en témoignent, à l’instar de Mme N’ta Kegtona, enseignante d’allemand au Lycée d’Agoènyivé-Centre et de son collègue béninois Maxim Gninou exerçant au CEG Honhoue. « Les élèves participent aisément aux cours, parlent l’allemand. Avant, l’enseignement de l’allemand était beaucoup plus basé sur la grammaire. Mais aujourd’hui avec tout ce qu’on a comme méthode et activation, apprentissage coopératif, la combinaison de tout cela suscite désormais une prise de parole spontanée chez nos apprenants. Quand vous leur posez des questions en allemand, ils répondent. Cela apporte vraiment une plus-value au système », avoue ce dernier qui a d’ailleurs choisi la didactique inclusive comme thème de son mémoire en préparation.
La mise en œuvre du projet constitué de six modules, de moitié en présentiel et de moitié en ligne, est éclatée sur deux années – trois en 2024 et les trois autres en 2025. Il est attendu une seconde série de formations dont deux en ligne et une en présentiel sur les modules digitalisation dans l’enseignement, didactique avec un grand nombre d’élèves et méthodes créatives pour la promotion de la compétence orale. Ces formations doivent permettre aux participants d’acquérir des compétences pour devenir formateurs des formateurs déjà dès 2026 pour davantage de professionnalisation de la langue allemande.