Dix ans après l’adoption de la Recommandation 204 de l’Organisation internationale du travail (OIT), quel est l’état de sa mise en œuvre au Togo ? Quels sont les progrès réalisés ? Quel rôle l’Etat a-t-il joué ? Quid des actions des organisations syndicales ? C’est à cet exercice d’évaluation que se sont employés les acteurs de l’économie informelle au cours d’un atelier national les 30 et 31 décembre 2024 au CESAL à Lomé, à l’initiative du Comité technique intersyndical de l’économie syndicale (CTIEI).
« C’est important de faire un état des lieux pour nous permettre de formuler des recommandations et des propositions de stratégies visant à améliorer l’application de la R204 à la prochaine Conférence internationale du travail en juin 2025 à Genève», a avancé Mme Angèle Aziabou, la Présidente du CTIEI, pour légitimer l’organisation de cet atelier rendue possible grâce à l’accompagnement de l’Agence syndicale danoise de coopération au développement (ADCD), représentée à l’ouverture par sa Conseillère internationale et Chef d’agence Afrique de l’ouest, Mme Liliane Napoè.
Adoptée à la Conférence internationale de l’OIT en 2015, la R204 est consacrée à la transition de l’économie informelle vers la formelle et constitue un cadre clef pour la promotion du travail décent et la protection des travailleurs dans les secteurs de l’économie informelle. Elle vise à favoriser l’intégration de ces derniers dans le système économique formel, tout en garantissant leurs droits fondamentaux et améliorant leurs conditions de travail. « La R204 constitue un pas essentiel vers l’inclusivité et la justice sociale sur le marché du travail mondial », a relevé Mme Aziabou, non sans exalter la protection sociale et son impact sur l’économie nationale.
La rencontre portant sur le thème « Mise en œuvre de la R204 de l’OIT dans le contexte du Togo après une décennie de son adoption : enjeux, défis et perspectives » est censée permettre aux participants, des responsables des organisations syndicales et faitières des acteurs de l’économie informelle dont la Confédération nationale des travailleurs du Togo (CNTT), la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT), la Faitière nationale des travailleurs du secteur informel (FAINATRASIT), entre autres, d’évaluer et apprécier la partition des parties prenantes, notamment l’Etat et les syndicats. Mais d’ores et déjà, l’on brandit la mise en place du CTIEI comme la toute première manifestation.
Au niveau de l’Etat, représenté aux travaux par le Directeur Général par intérim de la Protection sociale, Elom Gbatchi, l’on se félicite d’avoir initié des études statistiques, renforcé le cadre juridique et la coopération avec les syndicats autour du dialogue social. «L’Etat a initié des études via l’Inseed pour comprendre l’économie informelle, ses caractéristiques, particularités. Cela permet, dans la conception et la mise en œuvre des politiques et stratégies, de prendre en compte ces éléments», a-t-il indiqué.
Au-delà de l’état des lieux, les participants à cet atelier devraient, au terme des travaux, maitriser les enjeux, réfléchir aux défis, définir des perspectives et formuler des recommandations…