Dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale des Droits des Femmes (JIF 2025), le Réseau des Femmes de l’International Transport Workers, section Togo (ITF-Togo), a organisé une campagne de sensibilisation des femmes du Port de Lomé le vendredi 7 mars.
L’initiative, qui s’est tenue au Port de pêche et au marché du PAL (Quai 6), visait à renforcer la connaissance des travailleuses sur la convention C190 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et sur l’arrêté N° 0316/MFPTDS du 2 février 2024 interdisant la discrimination, le harcèlement sexuel ou moral, la violence et l’intimidation en milieu professionnel. C’est le Vice-président du Comité national de coordination de l’ITF Edoh Allado qui a ouvert les travaux.
Cette action s’inscrit dans la continuité de la vision stratégique de l’ITF pour les cinq prochaines années, adoptée lors de son 46ᵉ congrès (2024-2025) et qui place la lutte contre la violence et la ratification de la convention C190 au cœur de ses priorités. Cette convention, encore non ratifiée par le Togo, constitue un cadre international essentiel pour la protection des travailleurs contre toutes formes d’abus sur leur lieu de travail.
Au Port de pêche de Lomé, plusieurs associations de femmes, notamment l’AFECOPI, ALOWODO, FETRAPO, les CONSERVATRICES et les DETAILLANTES ont répondu à l’appel du réseau des femmes de l’ITF-Togo. « En tant que travailleuses du Port de pêche de Lomé, vous devez connaître non seulement vos droits, mais aussi vos devoirs. Sur le plan international, la convention C190 de l’OIT est un outil clé pour lutter contre la discrimination et le harcèlement. Bien que le Togo ne l’ait pas encore ratifiée, l’arrêté N° 0316/MFPTDS de février 2024 vient renforcer la protection des travailleurs », a déclaré Mme Manavi Anika, Présidente du réseau des Femmes ITF-Togo, Vice-présidente du Comité mondial élue lors du 46e congrès en octobre 2024.
Les participantes ont activement pris part aux échanges, posant des questions sur le contenu de l’arrêté et soumettant leurs doléances pour une amélioration des conditions de travail des femmes du Port de pêche. Togbenou Adjoavi Rose, Secrétaire Générale de l’AFECOPI, s’est réjouie de cette initiative : « Nous sommes des femmes et nous devons connaître nos droits et nos devoirs. J’ai particulièrement apprécié cette sensibilisation, car nous travaillons dans un milieu majoritairement masculin et nous faisons face à diverses formes de harcèlement. Mais comment réagir face à ces actes ? Aujourd’hui, nous avons eu des réponses claires. Mieux encore, nous avons reçu des copies des textes pour mieux nous les approprier. Au nom de toutes les femmes du Port de pêche, je dis un grand merci au réseau des Femmes ITF-Togo ».
Après cette première étape, la délégation s’est rendue au marché du PAL où le même message a été transmis aux commerçantes, afin de les sensibiliser sur leurs droits en milieu professionnel et les recours disponibles en cas de discrimination ou de harcèlement. Le Président du Comité de coordination nationale de l’ITF-Togo Yao Aziawor a tenu à féliciter les membres du réseau pour leur engagement en faveur de l’autonomisation des travailleuses du port. « Je vous encourage à poursuivre ce combat. Comme le dit si bien l’hymne de l’ITF, vous êtes des braves et vous devez continuer à faire entendre votre voix », a-t-il déclaré.
Cette année, le réseau des Femmes ITF-Togo a placé la JIF sous le thème : « Encore en lutte pour les droits, l’égalité et l’autonomisation des femmes et des jeunes filles ». Un thème qui fait écho à la thématique internationale : « Pour toutes les femmes et les filles : droit, égalité et autonomisation », ainsi qu’à l’axe choisi au niveau national : « L’accès des femmes aux documents d’identité pour une meilleure participation au développement ». Pour Mme Manavi Anika, ces thématiques sont un appel à l’action pour briser les barrières et garantir aux femmes un avenir plus égalitaire. «L’autonomisation de la prochaine génération, notamment les jeunes femmes et les adolescentes, est essentielle pour un changement durable. Nous devons leur donner les moyens de devenir les actrices de leur propre émancipation », a-t-elle conclu.