lundi, novembre 4, 2024

Drogues de synthèse : Une évaluation rapide recommande une vigilance accrue et des actions urgentes au Togo

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Le 2 octobre 2024, l’hôtel Eldorado a accueilli un atelier de dissémination des résultats de l’évaluation rapide sur les connaissances, attitudes et pratiques (CAP) liées aux drogues de synthèse. Au Togo.

En effet, les drogues de synthèse, également connues sous le nom de nouvelles substances psychoactives (NPS), désignent un large éventail de substances chimiques conçues pour imiter les effets des drogues illicites traditionnelles telles que le cannabis, la cocaïne et l’héroïne. Ces drogues sont souvent présentées comme des alternatives légales ou sûres, mais elles peuvent être plus puissantes et plus dangereuses que leurs équivalents traditionnels. Les drogues synthétiques comprennent, entre autres, les cannabinoïdes synthétiques, les cathinones synthétiques (communément appelées « sels de bain »), les opioïdes synthétiques et d’autres nouvelles substances psychoactives qui présentent des risques importants pour la santé publique.
Cet atelier de dissémination des résultats de l’enquête sur les drogues de synthèse, organisé par la Croix Bleue du Togo, en collaboration avec ISSUP Togo, a rassemblé des acteurs clés représentants des institutions de l’Etat, notamment le Programme National des Addictions aux Produits Psychoactifs (PNAPP) du ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de l’Accès Universel aux Soins, le Comité national Anti-Drogue, l’Université de Lomé, l’ISSUP Togo, des Organisations de la société civile et des personnes en récupération stable pour les troubles d’usage de substances.
Cette évaluation rapide a été réalisée conjointement avec les ONGs Global Initiative on Substance Abuse (GISA) du Nigeria et Uganda Youth Development Link (UYDL), avec l’appui de l’International Institute of Education (USA), et visait à recueillir des données factuelles sur la connaissance, l’utilisation et le contrôle des drogues de synthèse au sein de différents groupes, notamment les consommateurs de substances, les professionnels de la santé et les agents chargés de l’application de la loi.
Le principal objectif de l’atelier est de présenter les résultats clés de l’enquête aux différentes parties prenantes pour actions futures à engager. Plus spécifiquement, il s’est agi de : (i) faire valider les principaux résultats par les différentes parties prenantes ; (ii) recueillir les suggestions et les recommandations sur cette enquête rapide ; (iii) Identifier des pistes d’action futures pour améliorer les interventions ; (iv) sensibiliser les acteurs sur cette réalité que constituent les drogues de synthèse et les conséquences sur la santé des populations.
Les travaux de l’atelier ont été lancés par le Secrétaire Permanent Adjoint du Comité National Anti-Drogue (CNAD), Bohm Mawouena David, en présence du Coordinateur de la Croix Bleue du Togo et du représentant du Coordonnateur du Programme National des Addictions aux Produits Psychoactifs du ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de l’Accès Universel aux Soins.

Des résultats révélateurs

L’étude a révélé que 53 % des participants ont une connaissance avérée des drogues de synthèse et des drogues illicites traditionnelles. Cependant, la perception des risques associés à leur consommation reste préoccupante. En effet, 77 % des répondants se sont déclarés défavorables à la légalisation de ces substances. Par ailleurs, 36 % des consommateurs de substances psychoactives ont admis avoir déjà consommé des drogues de synthèse, les opioïdes synthétiques étant les plus couramment utilisés, notamment la codéine et le tramadol.
Les résultats ont mis en exergue l’existence des substances connues sous les noms para rouge, corollado, codéine, diazépam, pentadol royal 250, pilule 120 (oxycotin), tramaking 225, amphétamines (adderal, dexedrine), JWH-018, etc…

Une discussion essentielle

L’atelier a permis d’engager des discussions fructueuses sur les implications de ces résultats. Les participants ont souligné la nécessité d’augmenter la vigilance des populations et des acteurs, d’intensifier l’éducation dans les écoles et d’améliorer la communication sur les dangers associés à la consommation de ces substances. Bien que certains effets médicaux soient reconnus, il est crucial de sensibiliser la population aux risques.

Vers des actions concrètes

Les recommandations issues de l’atelier ont mis en avant l’importance d’élargir l’échelle de l’étude pour inclure une plus grande variété de groupes sociaux et d’en faire un document de référence. L’implication des différents acteurs dans cette lutte est essentielle pour améliorer les interventions et renforcer les efforts de prévention.
En définitive, les résultats de cette étude mettent en lumière le besoin crucial de sensibiliser sur les risques et les menaces que représentent ces drogues de synthèse et le choix de politique et de lois pour y faire face au Togo. La participation active de tous les acteurs concernés est indispensable pour enrichir les connaissances et élaborer des stratégies efficaces. Cet atelier représente un pas important vers une meilleure sensibilisation et un engagement collectif contre les drogues de synthèse.
En conclusion, les principaux acteurs présents à l’atelier appellent à la vigilance et à des actions concertées urgentes à mener.

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