Technique transversale à plusieurs domaines d’activités dans son application pratique, l’instrumentation optique est au centre d’un atelier international, depuis ce lundi 4 novembre 2024, à RCL Hôtel à Kpalimé au Togo. Initiative de l’African spectral imaging network (AFSIN), la rencontre se veut une opportunité d’échange de connaissances autour d’une thématique aussi importante et pour catalyser les progrès dans l’exploitation des technologies optiques en vue d’améliorer les prestations de soins de santé en Afrique.
« L’instrumentation optique est la technique en physique ou en ingénierie qui, au lieu d’utiliser un électron, va utiliser un photon. Un électron se déplace à 10 m par seconde tandis qu’un photon se déplace à 300 000 km par seconde (…) L’information est transmise de façon quasi-instantanée. Un photon a une diversité de propriétés qui peuvent être exploitées lorsqu’il interagit avec une autre matière. Ce qui n’est pas le cas de l’électron», a expliqué Prof Jérémie Zoueu, Coordinateur de l’AFSIN.
Contribuer, au bénéfice des laboratoires des pays membres, au développement d’activités de recherche aux standards internationaux dans les domaines de la spectroscopie appliquée et de l’imagerie spectrale, tel est le dessein de cet atelier sur le thème « Application clinique de l’instrumentation optique » qui rassemble, jusqu’au 13 novembre, soit durant une dizaine de jours de travaux, une trentaine de participants dont des chercheurs, cliniciens, ingénieurs, étudiants, etc. venus des pays membres de l’AFSIN dont le Burkina-Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Mali, le Sénégal et bien sûr le Togo, mais aussi de la Suède.
Lancée par la Directrice de cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme Ama Dzifa Gameti, la rencontre ambitionne particulièrement de contribuer à l’avancement de l’instrumentation optique dans les soins de santé, fournir une plateforme de partage d’idées, de meilleures pratiques dans ce domaine, identifier les opportunités et défis spécifiques à l’Afrique dans l’adoption des technologies optiques à des fins cliniques, élaborer des stratégies et recommandations pour accélérer l’application clinique de l’instrumentation optique sur le continent…
Loin d’être une matière abstraite (sic), l’instrumentation optique trouve des applications pratiques dans diverses spécialités médicales, notamment l’ophtalmologie, l’oncologie, la dermatologie, la neurologie et la gastroentologie. De façon concrète, elle permet la détection précoce des maladies, le guidage peropératoire, le suivi du traitement et la médecine personnalisée…La technique est même transversale à plusieurs domaines dont la médecine, l’agriculture, l’environnement.
A côté des échanges d’idées, il est prévu une phase pratique au cours de cet atelier. « Les étudiants vont présenter leurs travaux, il y aura des sessions pratiques où eux et les enseignants vont expérimenter les techniques sur les matériels réceptionnés. Nous aurons l’occasion d’aller au CHR de Kpalimé pour implémenter ces techniques sur les patients qui seront d’accord », a souligné Prof Milohum Dzagli, point focal AFSIN au Togo. Et de nous apprendre qu’il existe beaucoup d’applications pratiques de l’instrumentation optique dont le diagnostic et le traitement des maladies, le contrôle de l’environnement, l’utilisation des drones…
Face au déficit de ses pays membres en termes de technologies optiques, l’AFSIN a opté pour l’organisation d’ateliers annuels pour la formation d’étudiants et de jeunes scientifiques dans les domaines de l’optique, de la photonique et des techniques d’imagerie appliquées à la médecine, à l’agriculture et à l’environnement. Créé en 2008 et soutenu financièrement par le Programme scientifique de l’Université d’Uppsala en Suède, techniquement et académiquement par le Groupe de spectroscopie moléculaire appliquée et de télédétection de l’Université de Lund (Suède), le réseau travaille sur le développement d’instruments optiques et des sujets ayant des applications dans la médecine, l’agriculture et l’environnement.
Preuve des attentes placées en cet atelier international, la Directrice de cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui voit la thématique retenue « non seulement au cœur des avancées technologiques modernes, mais aussi d’une grande pertinence pour l’amélioration de nos systèmes de santé », espère voir la rencontre « tracer la voie vers une meilleure intégration de ces technologies dans nos systèmes de santé et surtout vers une amélioration notable de la qualité des soins offerts à nos populations ».