Proposée par les autorités françaises et trouvée légitime sur le continent africain, la dynamique de refondation des relations Afrique-France, et par-delà, Afrique- Europe, poursuit son chemin. Ce mardi 12 novembre 2024, à l’initiative du Conseil de dialogue et de partenariat (CDP) Togo-France et du Conseil pour le suivi des recommandations du Nouveau sommet Afrique-France (Conseil NSAF Cameroun), une conférence publique à l’Institut français du Togo (IFT) à Lomé a posé une fois de plus le débat et exploré des pistes de solutions pour l’avènement de ce nouveau partenariat entre la France et le continent noir.
« Agenda transformationnel des relations Afrique-France : Rôle des sociétés civiles et des jeunesses africaines », tel était le thème fil conducteur. Pour le disséquer, un panel constitué du principal intervenant Me Jacques Jonathan Nyemb, avocat d’affaires et Président du Think Do Tank The Okwelians Cameroun ; Dr Hemes Nkwa, Presciente du Conseil NSAF Cameroun ; Frédéric Tsatsu, Président du CDP Togo-France ; et à la modération Prof Guy Missodey, professeur de Lettres à l’Université de Lomé. Nécessité rééquilibrer les relations France-Afrique, d’adopter une démarche participative, saisir la main tendue de la France pour ce nouveau partenariat, collaborer et co-construire, sortir des préjugés de l’assistanat et de la main tendue, placer les sociétés civiles et les jeunesses au centre de cette démarche, tels sont les nouveaux paradigmes relevés par les panelistes.
«Pour qu’une telle refondation aboutisse dans le sens de permettre à l’Afrique d’apporter des réponses pour elle-même et le monde, répondre à des défis communs dont la souveraineté alimentaire, climatique, sanitaire, il faut que la jeunesse africaine aussi se départisse d’un certain nombre de préjugés, sorte de la logique d’assistanat ou de la main tendue, se réinvente dans de nouvelles formes de collaborations qui prônent davantage la co-construction et surtout pense sa vision pour le développement du continent africain. C’est un véritable changement de paradigmes qui nous oblige désormais à convoquer aussi notre histoire, nos savoirs, toutes nos richesses matérielles et immatérielles du continent pour réfléchir», a souligné Me Jacques Jonathan Nyemb sur le rôle des jeunesses africaines. « Il faut qu’il y ait une refondation intellectuelle », croit fermement de son côté Prof Guy Missodey.
L’agenda transformationnel des relations Afrique-France, c’est l’ensemble des engagements et recommandations du sommet de Montpellier le 8 octobre 2021 servant de boost à cette nouvelle dynamique de partenariat repensé pour transformer les relations entre la France et l’Afrique, de même que les outils et actions nécessaires pour y aboutir. « Nous ne devons pas rester passifs, parce que cette opportunité ne se présentera plus jamais (…) Si nous restons passifs, les engagements pris par la France ne seront jamais respectés », a interpellé Frédéric Tsatsu, pour relever l’importance de cette main tendue. Cette conférence publique était l’occasion pour les panélistes d’explorer les nouvelles attitudes à adopter au niveau de l’Afrique pour l’avènement de ce nouveau partenariat parmi lesquelles l’urgence de se départir de certains préjugés, abandonner la posture de l’assistanat, apprendre à collaborer et co-construire, faire des propositions, etc.
« Le nouveau monde est un monde où la gouvernance est participative, l’Etat montre de plus en plus ses défaillances et où justement le secteur privé et les acteurs de la société civile sont appelés à être parties prenantes, co-décider avec les décideurs publics. Il est donc important que les sociétés civiles africaines tirent avantage de cette opportunité (…) Nous avons besoin d’une nouvelle société civile, cette 3e génération qui soit en capacité de co-construire pour défendre les intérêts du continent, qui se sente co-responsable du destin du monde avec les autres partenaires (…) et ainsi être au cœur des enjeux contemporains », a indiqué Me Nyemb, sur le rôle des sociétés civiles dans cette dynamique.
Cette conférence publique aura été assez participative, avec une interaction dynamique avec le public marquée par une libération de la parole. Sur fond de critiques et d’expression de ressentis, des interventions ont émergé des propositions pour une matérialisation de cette refondation des relations Afrique-France tant prônée, comme celle de recueillir les préoccupations des jeunesses africaines à transformer en propositions de solutions…