Tenu du 13 au 19 octobre à Marrakech au Maroc, le 46e congrès de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) a planché sur les préoccupations des travailleurs du secteur et formulé des recommandations. Le Comité de Coordination nationale a restitué le rapport aux membres non participants. C’était ce vendredi dans la soirée, au cours d’un atelier au siège de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT).
« Il y a neuf syndicats affiliés aujourd’hui à l’ITF au Togo, mais tous n’ont pas eu l’opportunité de participer à ce congrès. Ils n’étaient que quatre à le faire. De retour, il est nécessaire qu’ils fassent la restitution pour que ceux qui n’ont pas eu l’occasion de participer à cette activité, puissent avoir une idée des discussions qui y ont eu lieu », a justifié le Président du Comité de Coordination nationale de l’ITF-Togo Yawo Aziawor. Et de souhaiter que « chacun s’approprie ce rapport, le domestique pour une meilleure gestion de leurs syndicats de base».
A en croire Mme Manavi Anika, Présidente du Réseau des Femmes ITF Togo, par ailleurs Représentante des Femmes ITF Afrique francophone de l’ouest et du centre, qui a entretenu ses camarades sur le rapport du congrès, l’ITF qui a pour vision la paix, l’égalité et la justice sociale, a mis lors des travaux de Marrakech un accent particulier sur la place des travailleurs et travailleuses dans son fonctionnement, la nécessité de mettre l’humain au centre des activités, insisté sur la santé, la sécurité au travail et l’urgence d’éliminer la violence dans le secteur des transports.
« Au cours du congrès, l’ITF a demandé aux travailleurs de tout faire pour l’implémentation de la recommandation 206 de la C190 dans nos conventions collectives au cas où cette ratification n’a pas été effectuée par nos pays (…) Des motions ont été présentées pour lui demander d’intervenir sur les plans politique, social, économique, environnemental dans les pays pour l’éradication des différentes crises et il y a aussi eu des recommandations », a souligné Mme Anika.
A ce congrès de Marrakech, un nouveau bureau a été mis en place et le Togo y a arraché deux postes. Mme Manavi Anika s’est faire élire Vice-présidente du Comité mondial des femmes ITF et Emmanuel Agbenou, Secrétaire Général de la CSTT, a été désigné membre du Comité régional ITF Afrique.
Cette restitution a été couplée de la célébration, en différé, de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes observée le 25 novembre de chaque année. Une triste réalité dans le monde du travail en général, et aussi dans le secteur des transports. Il s’est agi de faire le bilan de la lutte contre ce fléau depuis l’adoption de la Convention 190 et d’explorer des pistes pour l’avancée du combat et l’élimination de ces violences.
A l’ITF-Togo, l’on se réjouit de la prise, par le gouvernement togolais en date du 2 février 2024, d’un arrêté portant sur l’élimination de la discrimination, des violences, du harcèlement sur les lieux de travail. Un arrêté qui définit le harcèlement sexuel, l’intimidation, la discrimination, la violence sur les lieux de travail, exige des employeurs de prendre des mesures pour l’éradication des violences sur les lieux de travail, donne la possibilité à la victime de se soustraire du lieu de travail où elle est sujette à ces violences, d’avoir les moyens de preuve, etc.
«Cet arrêté nous donne le courage de briser le silence, dénoncer ces cas pour que les auteurs soient sanctionnés », se réjouit Mme Anika. Elle y voit un pas important, « une avancée pour l’atteinte de [leur] vœu final, la ratification de la C190 » et assure : « Nous allons continuer jusqu’à l’aboutissement ».