Mme Happy Lawson et Aku Dzifa Bidy, voilà respectivement le meilleur employeur (ou ménage) et la meilleure travailleuse domestique de l’année 2024 – elles étaient en fait deux nominées. Ces deux dames ont été distinguées le jeudi 19 décembre 2024, au cours d’une cérémonie à l’agora Senghor à Lomé, organisée conjointement par le Réseau syndical national pour la migration (RE.SY.NAM) et l’agence Welcome.
Emue par rapport à « tout ce [qu’elle a] traversé jusque-là et [ses] aventures dans ce travail », des difficultés qu’elle est tout de même parvenue à surmonter, la meilleure employée domestique s’est prononcée sur l’utilité de ce boulot : « Ce travail m’a permis d’élever mes enfants (2, Ndlr). Je prépare leur avenir avec ce travail ». Comme pour dire qu’il n’y a point de sot métier. Et de conseiller ses consœurs domestiques : « Il faut s’armer de courage, parce que ce n’est pas facile, respecter toujours les gens, ne pas mentir, ne pas voler les patrons ».
Distinguée meilleur employeur de l’année, Mme Happy Lawson s’est confiée sur son secret et sa façon de traiter ses employés domestiques : « La façon dont la personne qui est avec vous vous traite, donne facilement la main pour lui rendre la pareille. J’arrive à avoir des filles avec qui je passe un long moment (…) Il y a des règles que j’établis et elles les suivent correctement, ce qui fait qu’on s’entend très bien ». Et d’ajouter : « Les travailleurs domestiques, ce sont des personnes qui sont comme nous ».
Initiative déployée depuis plusieurs années par Welcome, une agence de placement de domestiques, cette distinction sert de sensibilisation aussi bien aux employeurs qu’aux employés. «Ce projet fait partie de la sensibilisation que nous effectuons sur la professionnalisation et la protection sociale des travailleurs domestiques (…) C’est le lieu d’encourager tous ceux qui font ce travail de domestique (…) On peut réserver de bonnes conditions de vie aux travailleurs domestiques et les protéger », a souligné Sylvestre Assiah, le Directeur de l’agence Welcome, et de « demander aux travailleurs domestiques de travailler avec sincérité, honnêteté ».
Profitant de l’occasion, M. Assiah a lancé un appel plaidoyers à l’endroit des décideurs pour une amélioration des conditions de travail de ces domestiques. « C’est le lieu aussi de plaider au niveau du gouvernement pour légiférer pour un mieux-être des travailleurs domestiques », a-t-il indiqué, déplorant que le Togo n’ait pas encore ratifié la Convention 189 de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui réglemente le travail domestique dans le monde entier et ne dispose pas de texte spécifique sur ce métier. « C’est un travail à prendre en compte, à encadrer. On doit protéger ceux qui le font », a-t-il plaidé.
Cette activité, faut-il le rappeler, s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des migrants et a servie aussi de sensibilisation sur les conséquences négatives de la migration non contrôlée.