dimanche, avril 20, 2025

Etat des lieux à Lomé de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’ouest et au Sahel

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Lomé a été, du 10 au 12 avril 2025, l’épicentre du combat pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’ouest et au Sahel, en la faveur de la réunion du dispositif régional de Prévention et de gestion des crises alimentaires (PREGEC), à l’initiative du Comité permanent inter-Etat de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS). Une rencontre qui aura permis d’examiner les résultats définitifs de la campagne agropastorale 2024-2025, d’apprécier la situation des marchés, d’envisager les perspectives de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les deux régions et au Cameroun…

Hausse de 3 % de la production céréalière par rapport à la campagne précédente, 271 millions de tonnes de production de racines et tubercules (hausse de 4,5 % par rapport à l’année dernière), augmentation générale des productions des cultures de rente, déficit céréalier brut de 16 millions de tonnes, disponibilité en pâturage au Sahel insuffisante malgré les bonnes productions fourragères enregistrées poussant à la migration les transhumants vers les zones du Golfe de Guinée, fonctionnement satisfaisant des marchés agricoles en dehors des zones affectées par l’insécurité civile, forte hausse des prix des céréales de base, prix des animaux toujours en augmentation, voilà des résultats de la campagne agricole 2024-2025 rapportés dans un avis émis au terme des travaux.

Table d’honneur à la clôture des travaux

« Les dernières analyses de la malnutrition aiguë avec l’outil IPC montrent une situation préoccupante dans les pays du Sahel avec plusieurs zones classées en situation « sérieuse et plus » (Phase 3+ de l’IPC AMN). La détérioration de la situation nutritionnelle est plus marquée au Tchad, au Nord-Est du Nigeria et au Mali où le site PDIs de Gao a atteint un niveau extrêmement critique (Phase 5 de l’IPC AMN). La situation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle évaluée dans dix pays de la région demeure encore préoccupante. Les résultats consolidés de l’analyse du Cadre Harmonisé du Cycle de Mars révèlent que sur une population totale analysée de près de 323,6 millions de personnes, 34,5 millions de personnes sont actuellement en insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë (Phase 3 ou pire) dans la région du Sahel et en Afrique de l’ouest et au Cameroun. La situation pourrait se dégrader si des mesures appropriées ne sont pas prises, ce chiffre atteindrait environ 49,4 millions entre juin et août 2025», rapporte le document.
Au terme de cette rencontre de Lomé, la quatrième concertation technique régionale organisée dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2024-2025, marquée par une conférence de presse ayant offert l’occasion à des journalistes de s’enquérir davantage d’informations sur les travaux et la problématique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’ouest et au Sahel, les participants venus des différents pays de ces régions ainsi des représentants des dispositifs régionaux d’information sur la sécurité alimentaire (CILSS, FAO, FSRP/ARAA/CEDEAO), des partenaires techniques (GSU/IPC, USDA, agences humanitaires, des ONG, des organisations paysannes et de la société civile (ROPPA, ROAC, RBM, RESIMAO, APESS, RESOGEST) ont formulé des recommandations pertinentes.

Vue partielle des participants

Aux Etats, ils demandent d’allouer dans les budgets nationaux des fonds souverains pour financer la collecte des données, apporter une assistance alimentaire et nutritionnelle immédiate aux populations en urgence et en crise alimentaire, mobiliser les ressources financières pour l’élaboration et la mise en œuvre des plans nationaux de réponse intégrant les besoins pastoraux, prendre des mesures idoines pour atténuer la hausse des prix des denrées de base pour en améliorer l’accès aux populations vulnérables. Aux organisations régionales, ils recommandent de renforcer les systèmes d’information sur les actions anticipatoires, conduire le plaidoyer pour convaincre les Etats à lever les restrictions sur la libre-circulation des produits agricoles dans la région, entre autres. Aux partenaires techniques et financiers, ils prescrivent la poursuite de la mobilisation des ressources destinées à la réponse et à l’opérationnalisation du nexus Humanitaire-Développement-Paix afin de créer la cohérence et la complémentarité des actions dans les pays et appuyer les pays dans les enquêtes et la mise en œuvre de leurs plans nationaux de réponses.

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