Défi majeur pour tous les secteurs d’activité à l’aune de l’évolution technologique, la cybersécurité n’épargne nullement le monde aéronautique. Autorité régalienne de l’aviation civile au Togo, l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) veut préparer les acteurs de l’écosystème aéronautique à toute éventualité. Dans cette perspective, elle a organisé, le mardi 10 décembre, un exercice de simulation sur table.
« Les cyberattaques contre les infrastructures aéronautiques peuvent compromettre la sûreté des vols, perturber les services aux passagers ou encore causer des pertes financières importantes. Ces menaces, si elles ne sont pas maitrisées, pourraient ébranler la confiance des usagers et affecter gravement le développement économique de notre pays », a souligné Dr Komlan Tindano, le Secrétaire Général du ministère des Transports routiers, aériens et ferroviaires, appréhendant cet exercice comme « une opportunité unique d’apprendre, de collaborer et de nous préparer collectivement pour l’avenir ».
« Le secteur de l’aviation est l’un des piliers majeurs du développement économique et social de notre pays. Cependant, il est une cible de choix pour les cyberattaques. Ces menaces, si elles ne sont pas anticipées et maîtrisées, pourraient compromettre la sûreté, la sécurité et l’efficacité de nos opérations aériennes », a renchéri le Directeur Général de l’ANAC, le Lt-Col. Abdou Ahabou Idrissou, pour justifier l’initiative.
Evaluer l’efficacité des mesures de sûreté et de sécurité actuellement en place, tester les capacités de réponse du Togo face à une attaque cybernétique, renforcer la collaboration entre les parties prenantes du secteur aéronautique et proposer des recommandations pratiques pour améliorer la résilience des procédures et systèmes d’information et de communication, tels sont les objectifs de cet exercice.
Organisé notamment par la Direction Sûreté et Facilitation de l’ANAC, l’exercice a regroupé les acteurs des différentes structures de l’écosystème aéroportuaire dont l’ANAC, l’Agence nationale de la sécurité de la navigation aérienne (ASECNA), la Société aéroportuaire de Lomé-Tokoin (SALT), l’Autorité de sûreté de l’aéroport international Gnassingbé Eyadema (ASAIGE), la ST Handling (STH), le Centre de recherches et sauvetage (SAR), le Bureau togolais d’enquêtes accidents (BTEA), la Société internationale de télécommunications aéroportuaires (SITA), l’Agence nationale de la cybersécurité (ANCy), la compagnie aérienne ASKY, entre autres.
« Cet exercice a constitué une étape cruciale dans l’évaluation de nos capacités à anticiper et réagir face aux menaces cybernétiques qui pèsent sur notre secteur aérien. Nous avons pu, ensemble, identifier les points forts de notre dispositif de sécurité ainsi que les axes d’amélioration », s’est réjoui le DG de l’ANAC, au terme de la journée. Et de souhaiter que cela soit intégré dans la réalité et devienne, dès 2025, une composante essentielle de la stratégie nationale de cybersécurité dans le domaine de l’aviation. « Il ne suffit pas de tester nos capacités en situation simulée. Il est impératif que nous allions au-delà des exercices théoriques pour véritablement tester nos systèmes et nos réponses dans des conditions réelles », a relevé le Lt-Col Idrissou.
Cette rencontre a servi aussi de sensibilisation des acteurs de la plateforme aéroportuaire sur la cybersécurité et constitue un renforcement des mesures de sûreté dans le cadre du Programme national de sûreté (PNS), selon les recommandations et pratiques de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). L’exercice permet aux acteurs de disposer des documents fiables pour contrer toute menace de cyberattaque. La prochaine étape, ce sera le déploiement, sur le terrain, de cet exercice, afin de mettre les acteurs en situation réelle.
Rédaction : NYIDIKU K. Agbenyo
Crédit photos : MIAWODEDE K. Olivier