La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) est revenue, en conférence de presse hier mercredi, sur l’agression du 29 septembre sur le député sénégalais Guy Marius Sagna, les responsables de ce regroupement et les journalistes, les contours et le bilan de ces violences. Lire cet extrait de la déclaration rendue publique.
« Le film des évènements du 29 septembre est révélateur d’un grand malaise et d’un sérieux danger qui guette notre pays.
En effet, la réunion citoyenne d’échange prévue entre les citoyens Togolais et l’honorable Guy Marius SAGNA, député Sénégalais et parlementaire de la CEDEAO, présent à Lomé dans le cadre de la 3ème session extraordinaire dudit parlement, s’est transformée en une véritable scène de chaos mettant en danger la vie d’éminentes personnalités politiques, de la société civile et des journalistes. Initialement prévue dans la salle Mgr CESSOU de la paroisse Saint Augustin d’Amoutivé, la rencontre a été finalement délocalisée au siège de la CDPA suite aux manœuvres d’intimidation et de perturbation volontairement orchestrées par le pouvoir togolais dans le but d’empêcher la tenue de cette réunion d’échanges citoyens. La DMP tient à préciser ici que la réunion telle qu’annoncée pour se tenir à Amoutivé n’a jamais été interdite. Pas plus que celle qui a été ensuite déplacée au siège de la CDPA.
La chronologie des faits et leurs différentes étapes marquées par des pressions de tout genre qui ont précédé ces violences inouïes, montrent clairement qu’il s’agit d’un coup bien planifié pour certainement régler des comptes à l’honorable député Sénégalais Guy Marius SAGNA et réduire aussi en silence la députée togolaise madame Kafui ADJAMAGBO JOHNSON en décapitant par la même occasion la DMP dont elle porte l’étendard.
Les propos incongrus, insultant l’intelligence des Africains en général et des Sénégalais en particulier, teintés surtout d’une ignorance criarde des textes régissant le parlement de la CEDEAO, tenus par monsieur Abass KABOUA sur la télévision New Word TV ainsi que l’interview accordée par la Ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement du Togo, Mme Yawa KOUIGAN à la radio BBC relativement à cette agression barbare comportent assez d’éléments constitutifs de soupçons d’une tentative de falsification de la vérité des faits et des réalités.
En effet, la publication des affiches sur les réseaux sociaux, annonçant la rencontre citoyenne entre les Togolais et le député Sénégalais Guy Marius SAGNA, a certainement donné le tournis aux autorités Togolaises qui ont certainement mal digéré les prises de position panafricaniste et anti France-Afrique défendues par ce député au parlement de la CEDEAO, et abondamment relayées par les réseaux sociaux ces derniers temps. Aussi, et à deux jours de la rencontre prévue, c’est à dire le 27 septembre 2024, les organisateurs de la réunion ont-ils appris que l’honorable Guy Marius SAGNA était convoqué par Madame Memounatou IBRAHIMA, la Présidente du Parlement de la CEDEAO aux fins de lui faire connaître le contenu d’une lettre du ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière qui lui indiquerait que la réunion à laquelle il veut participer était interdite en vertu des dispositions en vigueur au Togo. Au même moment des pressions ont été exercées sur l’Eglise Catholique, notamment la paroisse St Augustin d’Amoutivé pour leur faire annuler la réservation de la salle qui était déjà faite pour la circonstance.
En fait, le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière devait être dans un grand embarras car ne disposant d’aucun argument juridique pour interdire cette rencontre. Et il ne l’a pas fait. Le seul moyen dont dispose le pouvoir de Lomé est d’instrumentaliser à sa guise le bureau du Parlement de la CEDEAO que dirige la députée togolaise ainsi que les membres de son administration.
La présence du véhicule de la gendarmerie, la Toyota pick-up immatriculée GN 7101, dans le quartier de Gbenyedji déjà à 10h devant le siège de la CDPA, ce dimanche 29 septembre 2024 et transportant plus d’une dizaine de gendarmes munis des équipements de sécurité ne peut être démentie. Le communiqué de presse de la Police Nationale indiquant que les agressions avaient eu lieu dans le quartier de Hanoukope ne constitue que l’une des nombreuses contre-vérités distillées par ceux-là mêmes qui sont chargés de mener les enquêtes sur ces malheureux événements à la suite de la plainte déposée par l’Ambassade du Sénégal auprès de la gendarmerie et qui selon l’honorable Sagna, a d’ailleurs été refusée. Ce qui est scandaleux et incompréhensible dans cette affaire et peut fonder des supputations quant à l’implication possible du gouvernement dans ce complot d’agression, est l’inaction de ces gendarmes qui voyaient la scène des violences se dérouler devant leurs yeux, mais qui n’avaient pas daigné intervenir pour arrêter le massacre et interpeler les auteurs.
Ainsi, à quelques dizaines de mètres de l’endroit où les éléments de la gendarmerie se sont stationnés, les miliciens à la solde de qui l’on peut imaginer, ont créé le chaos et semé la terreur et se sont repliés sans être inquiétés, répondant à un ordre de repli clairement entendu par plus d’un.
Les nervis qui se sont infiltrés parmi les populations qui ont fait le déplacement du siège de la CDPA, ont en effet commencé à lancer les morceaux de briques et de béton, les chaises et tout ce qui se trouvaient à leur portée en direction des personnalités politiques autour de la table d’honneur. Ils se sont jetés ensuite sur l’honorable député Guy Marius SAGNA pour le rouer de coups tout en tentant de l’étrangler. Il en fût pareil pour Madame Kafui ADJAMAGBO JOHNSON, la députée togolaise ainsi que pour tous les autres membres de la conférence des présidents qui étaient à la table d’honneur.
Le bilan de cette agression ignoble et préméditée est très lourd
Plusieurs blessés graves parmi lesquels l’honorable Guy Marius SAGNA, les collègues Kafui ADJAMAGBO JOHNSON, en l’occurrence : TARGONE Sambiri, SATCHIBOU Issaou, PORO EGBOHOU, Linus Kokou ZIDOL GBODONON, Sylvanus OUTCHA, Abdoulaye ALASSANI, François DEGOU, avec des ouvertures de crâne, des traumatismes sévères, des contusions sur le corps de plusieurs personnes, etc.
Il en est de même pour plusieurs journalistes dont nous saluons le courage, notamment Godfrey AKPA, Yawo KLOUSSE, Hyacinthe GBOEDZRO, Yvette SOSSOU, Romuald Koffi LANSOU, et d’autres militants et sympathisants présents sur les lieux. Le journaliste Albert AGBEKO a quant à lui subi la destruction de son matériel et a fait l’objet de menaces suite à l’agression.
Vols de téléphones et des appareils d’enregistrement des journalistes systématiquement rangés dans un sac porté par l’un des agresseurs, vol du sac à main du député sénégalais et d’autres compatriotes togolais, saccage d’une centaine de chaises et de l’apatam monté pour l’occasion.
Destruction de 3 voitures et plusieurs motos ».