vendredi, janvier 10, 2025

Autopalpation des seins : Voici comment procéder

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Autopalpation des seins, le terme est en vogue ce mois d’Octobre Rose dédié à la sensibilisation à la lutte contre le cancer du sein. C’est le conseil fondamental prodigué aux filles/femmes pour détecter assez tôt le cancer du sein et augmenter leurs chances d’en guérir. Mais alors comment l’autopalpation se fait-elle ? A la découverte avec Dr Ingrid Kengne, gynécologue obstétricienne, spécialiste en santé sexuelle reproductive, planification familiale et équité genre.

« Je suis en face du miroir, dévêtue, sans le soutien-gorge, je compare mes deux seins, notamment la forme, la peau, la taille, le mamelon et la peau tout autour du mamelon. Nous les femmes, nous avons un sein qui est toujours plus gros que l’autre ; mais dès que la différence est prononcée, on peut la remarquer. Après l’inspection, je soulève mes deux seins pour voir s’ils décollent de la même manière du thorax, regarde ensuite aux aisselles et passe à la palpation », décrit la gynécologue, conseillère en santé d’All For Change et justement rencontrée le samedi 5 octobre dernier lors du marathon « 5 km à pied », une initiative de ladite association pour sensibiliser à la lutte contre le cancer du sein.

« La palpation se fait couchée, debout ou assise. La main droite palpe le sein gauche et la main gauche palpe le sein droit. Imaginairement dans ma tête, je divise le sein en quatre parties. Je palpe le sein avec des mouvements circulaires en l’écrasant contre mon thorax, soit dans le sens des aiguilles d’une montre, soit dans le sens contraire (…) C’est une palpation lente et douce. C’est très important parce que si je vais vite, je risque de laisser des zones et une boule peut s’y cacher. Je fais ce mouvement de façon circulaire et quand j’arrive au niveau du mamelon, je le presse pour voir s’il y a un écoulement. Parce que normalement, tant que je n’allaite pas, il ne doit pas y avoir d’écoulement au niveau de mes seins », poursuit Dr Ingrid Kengne, accompagnant ses propos de gestes.

Dr Ingrid Kengne

« Quand je finis l’inspection, je presse au niveau du creux axillaire, parce que s’il n’y a pas de boule dans le sein, il peut y en avoir dans le creux axillaire. Une fois fini, je passe à l’autre sein. Si ce mois il n’y a rien, rendez-vous pris pour le mois prochain. Et au cas où il y a un souci, immédiatement je dois me rendre à l’hôpital (…) », souligne-t-elle. Et d’appeler les jeunes filles et les femmes à « prendre l’autoexamen comme le brossage des dents chaque matin », car seul cela pourra les aider. « Lorsque la maladie est détectée tôt et on engage le traitement, on peut en guérir. Mais quand le diagnostic est fait très tard, il n’y a rien à faire pour vous sauver », souligne-t-elle.

Ces conseils sont importants lorsqu’on sait que la prise en charge du cancer est très onéreuse et n’est pas à la portée de toutes les bourses. 4 millions de FCFA, c’est le montant minimum nécessaire à débourser du diagnostic à la prise en charge, à en croire notre interlocuteur. Et selon des statistiques relayées, une étude réalisée en 2020 au Togo a relevé que plus de la moitié des femmes dépistées du cancer du sein décédaient à cause des diagnostics tardifs effectués à des stades très avancés de la maladie. Aux jeunes filles, Dr Ingrid Kengne conseille l’autoexamen des seins chaque mois à la fin des règles, et aux femmes ménopausées, chaque 1er du mois, par exemple.

Au-delà de l’autopalpation, la gynéco recommande d’agir sur les causes modifiables du cancer (à l’opposé de celles génétiques devant lesquelles l’on est impuissant) par certaines pratiques pour minimiser les chances de contracter la maladie. « Nous devons manger beaucoup de fruits, de légumes, boire beaucoup d’eau et par conséquent, réduire la consommation du sucre, des boissons gazeuses, de cube (bouillon de cuisine) », prescrit-elle.

 

 

 

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