Ce jour, 1er mai 2025, est célébrée la journée internationale du travail. Et, comme de tradition, les centrales syndicales du Togo, six en tout, ont, au nom des travailleurs et travailleuses de tous les secteurs, transmis au ministre de la Réforme du service public, du Travail et du Dialogue social Gilbert Bawara, une pile de doléances, pour le compte du gouvernement. C’était au cours d’une cérémonie à la bourse du travail de la Confédération nationale des travailleurs du Togo (CNTT), en présence de plusieurs autres membres du gouvernement.

Porte-parole de circonstance des centrales syndicales, Emmanuel Agbenou, Secrétaire Général de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT), a d’abord reconnu des « avancées observées ces derniers temps et qui méritent d’être citées » parmi lesquelles la mise en œuvre effective de l’Assurance maladie universelle (AMU), des mesures visant à la réforme du système éducatif, à la promotion et à la gestion déconcentrée, participative et inclusive dans tous les domaines socioéconomiques, la prise de l’arrêté du ministre de la Réforme du service public, du Travail et du Dialogue social interdisant la discrimination et le harcèlement en milieu du travail, le projet d’arrêté réglementant les conditions de travail et de rémunération des travailleuses et travailleurs domestiques. Avant d’égrainer les doléances, douze (12) en tout :
Accélérer le processus de révision de la Convention collective interprofessionnelle et l’application effective du nouveau SMIG par tous les employeurs sans distinction d’aucune sorte ;
Procéder à la révision des conventions collectives sectorielles ;
Revaloriser la pension des retraités du secteur privé qui, in fine, continuent de subir les effets de la vie chère, à l’instar des travailleurs en activité ;
Relever la valeur indiciaire et redresser la grille salariale, eu égard à la vie chère ;
Installer et rendre opérationnels des comités de sécurité et santé au travail dans toutes les entreprises ;

Accorder des subventions aux organisations syndicales pour leur permettre d’assurer la formation syndicale et l’éducation ouvrière aux travailleurs ;
Accélérer le processus d’extension de l’Assurance maladie universelle aux travailleurs et travailleuses de l’économie informelle et aux travailleurs du secteur agricole ;
Réviser à la baisse le taux de cotisation à l’AMU ;
Promouvoir et renforcer le dialogue social dans toutes les entreprises et branches d’activités afin de résoudre des problèmes spécifiques et anticiper les conflits sociaux ;
Instituer et revaloriser la prime de transport pour tous les travailleurs ;
Ratifier et mettre en application effective les Conventions 189 et 190 de l’OIT relatives respectivement aux travailleuses et travailleurs domestiques et aux violences et harcèlement sur les lieux de travail ;
Résoudre de façon définitive les problèmes d’incompréhension et de dissensions qui existent entre les chambres régionales des métiers et les organisations syndicales des artisans au Togo.

Ces doléances s’adressent principalement au gouvernement, mais aussi aux employeurs. Représentés à la cérémonie, ces derniers ont aussi soumis les leurs à l’exécutif, par le biais du Conseil national du patronat (CNP), Laurent Tamegnon : poursuivre les réformes engagées, notamment l’adoption des textes d’application du Code du travail, réviser les conventions collectives en lien avec le Code du travail de 2021 et mettre effectivement en œuvre la feuille de route issue du forum national sur le dialogue social de 2022. Le patron des employeurs s’est par ailleurs fait, de façon insidieuse, le relais des recommandations d’amélioration de la mise en route de l’AMU, qu’il qualifie d’«avancée sociale majeure », prescriptions formulées par les partenaires sociaux réunis au sein du Cadre permanent de concertation bipartite (CPCB) à l’issue d’un atelier d’échange organisé en mai 2024 avec l’appui du BIT, notamment en matière de gouvernance, de financement, de clarté juridique et de dialogue inclusif pour garantir une mise en œuvre pleinement efficace et équitable.
Représentant officiel du gouvernement à cette cérémonie et interlocuteur premier des centrales syndicales et du patronat, Gilbert Bawara s’est montré réceptif à ces doléances. Tout en se retenant d’y répondre tout de suite favorablement, il a annoncé une rencontre pour plancher là-dessus. « Nous avons convenu qu’ultérieurement dans les jours et semaines à venir, le gouvernement va initier une rencontre et des discussions avec les partenaires sociaux afin que nous puissions faire le point des différents défis auxquels le monde du travail continue à être confronté et aussi examiner les doléances qui viennent d’être présentées», a-t-il indiqué…