Décédé le 18 janvier 2025 à l’âge de 72 ans, l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité Alphonse Kokouvi MASSEME a été conduit à sa dernière demeure ce samedi 30 août 2025 dans son village d’Akato-Avoèmé au lieudit Massemekope. Et c’était après des cérémonies d’hommages ayant connu la présence de personnalités administratives, d’anciens compagnons de lutte, entre autres, le tout dans une ambiance de ferveur populaire.
Avant son inhumation dans la stricte intimité familiale, Alphonse Kokouvi MASSEME a eu droit à des oraisons et hommages dignes de son rang et de l’illustre personnage qu’il était. « Nous avons perdu un homme de grande valeur », « un illustre personnage de notre pays», a souligné le Colonel Bediani Béléï, l’ex-Directeur des Cultes qui représentait à cette cérémonie le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie coutumière.
Sa famille le décrira comme un homme attachant, au service des autres, qui a une mémoire d’éléphant, capable de se rappeler et raconter, dans les moindres détails, les événements passés il y a des décennies…« Il a consacré toute sa vie à la famille Masseme, à la population d’Aflao et du Grand-Lomé (…) Il est colérique, s’énerve vite, mais ne garde jamais rancune », a relevé le porte-voix. Rappel fut fait, entre autres aspects de sa vie, de son handicap visuel, de ses exploits de cultivateur à Ahiayibor-Kopé – une délégation des habitants était même de la partie pour lui rendre leurs derniers hommages – distingué par l’Etat ghanéen comme meilleur de la région de Ketu Nord…
Acteur majeur du soulèvement estudiantin et des événements de 1990 et homme politique, Jean Kissi a fait, de son côté, à la demande des enfants de l’illustre disparu, un témoignage de sa vie qu’il a eu à partager à un certain moment de leur existence commune, l’historique de sa nomination difficile au ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité, les vicissitudes traversées ensemble, ses empreintes aux charges administratives assurées, ses qualités humaines, partagé des anecdotes…« Un homme courageux », « il n’a pas froid aux yeux », ainsi a-t-il décrit celui qu’il appelait affectueusement ‘’M’’ -allusion à la première lettre de son nom de famille-, notamment dans ses rapports conflictuels avec feu Eyadema (d’aucuns ont même souhaité que les deux se rencontrent dans l’au-delà et règlent leurs différends politiques afin que cela se déteigne positivement sur le Togo)…
Au demeurant, d’Alphonse Kokouvi MASSEME, d’aucuns parleraient d’un personnage clivant, allusion tacite à ses convictions et engagements politiques qu’apprécient les uns et abhorrent les autres, à tout ce qui lui est collé et/ou raconté sur lui, à tort ou à raison. Mais une chose est certaine, Alphonse Kokouvi MASSEME aura vécu sa vie, avec ses qualités et ses faiblesses inhérentes à l’humain. Et nous autres qui avons encore la grâce du souffle de vie et qu’il a simplement devancés dans l’au-delà, on ne peut que lui souhaiter un bon repos éternel…