L’Union syndicale des travailleurs des entreprises nationales et multinationales du bois, bâtiment et travaux publics (USYNEM-BTP) ne veut pas transiger avec le respect des droits et la décence des conditions de travail des employés dans le secteur. Elle l’a réaffirmé, au cours d’un forum national tenu mercredi 29 et jeudi 30 octobre à l’hôtel La Concorde à Lomé sur la problématique.
« Malgré les textes en vigueur, de nombreux droits ne sont pas respectés : contrats non formalisés, non-paiement des heures supplémentaires, absence de protection sociale, conditions de sécurité dégradantes, etc.», énumère Mensa Olobi, Secrétaire Général de l’USYNEM-BTP, constats motivant amplement l’organisation de cette rencontre.
« Nous avons l’impression qu’en matière de libertés et de droits au travail, tout le monde navigue à vue. C’est pour ça que l’initiative est bien venue pour faire la part des choses (…) Dans l’application du nouveau code du travail, il y a l’ouverture à tous les abus. C’est le nœud du problème», renchérit Vissikou Senouvo, Secrétaire Général de l’Union nationale des syndicats indépendants du Togo (UNSIT), l’un des responsables de syndicats autres que l’USYNEM-BTP conviés à cette rencontre.
Sensibiliser et mobiliser les acteurs sur les enjeux et les défis liés aux droits et aux conditions de travail dans les entreprises nationales et multinationales du secteur, identifier et apprécier les droits et les conditions de travail en cours dans ces entreprises, contribuer à l’amélioration des droits et des conditions du travail, tels sont les objectifs poursuivis par l’organisation de cette rencontre.

« Nous voudrions, par ce forum, créer un espace de dialogue franc entre les syndicats, les employeurs et l’Etat autour de la situation réelle des droits et conditions de travail dans les entreprises nationales et multinationales du bois et bâtiment au Togo. Il s’agit de poser les problèmes, partager les expériences et proposer des engagements concrets», indique le Secrétaire Général de l’USYNEM-BTP.
Les participants ont été entretenus sur la problématique par Agbenyo K. Atadi, inspecteur du travail à la retraite. Obligation de se conformer à la réglementation pour garantir un travail décent, interdiction d’employer des temporaires à des travaux dangereux, de les payer en-dessous du salaire de base de leur catégorie, obligation pour l’employeur de se conformer aux textes en matière de protection, santé et sécurité au travail, tels sont des défis identifiés.
Comme pistes de solutions, il suggère la révision de la convention collective du secteur en l’arrimant au code du travail et au SMIG, la vulgarisation des nouvelles dispositions légales en rapport avec le secteur (tâcherons, formes de contrats de travail et leur mise en œuvre), la mise en place d’un mécanisme d’information et de sensibilisation axé sur les travaux temporaires et précaires, la mise en œuvre de programmes d’éducation ouvrière…
Au terme des travaux, les participants ont adopté des résolutions et recommandations sur la nécessité de respect absolu des droits des travailleurs et de la décence des conditions de travail dans le secteur bois, bâtiment et travaux publics.


